Trouver la brèche…Vous voyez ce dont je parle? Porter attention, baisser la garde, se décaler un instant, modifier la focale, et laisser entrer la couleur...En plein milieu de l’écume et de l’asphalte.
Il s’agit d’une merveilleuse attitude pour laisser se faufiler des rayons de sourire dans le programme inévitable de nos journées. Et c’est un jeu d’enfant…
L’autre jour, j’avais un important rendez vous de travail dans le fin fond du 17eme, et plusieurs personnes m’attendaient. Une certaine ligne de RER s’était totalement arrêtée suite à un incident. Par effet boule de neige, les lignes de métro pour les correspondances étaient tellement saturées qu’il fallait faire la queue derrière une immense foule pour accéder…aux quais.
Je suis donc sortie pour tenter d’attraper un bus. Les arrêts se remplissaient de gens espérant se rapprocher de leur destination.
Je me suis accordée quelques secondes pour décider si j’allais céder au stress, ou au contraire rester détendue et disponible. C’est le temps qu’il faut pour trouver la brèche…Quelques instants, ou trois respirations profondes par exemple. Ce qui ne veut nullement dire se laisser aller ou renoncer! Au contraire! Vous permettez à votre esprit une merveilleuse disposition. Celle qui favorise les chemins de traverse. La destination reste la même elle!
J’étais déjà très en retard. Plutôt que de m’agiter, m’énerver, faire monter inutilement mon taux de cortisol, autant savourer. Avec calme. Beaucoup de gens s’étaient mis à marcher. J’ai pu constater que la plupart étaient plutôt détendus. Souriants. L’aurais je remarqué si je m’étais révoltée contre les circonstances au lieu de les accepter et d’y ajuster ma voile? On ne voit plus rien du monde lorsque l’on se contracte.
Les bus étaient évidemment tous pris d’assaut. J’avais réussi à avancer un peu mais il restait pas mal de route. De plus en plus de gens, on ne pouvait pas tous monter, l’autre bus tardait à arriver…
C’est alors qu’un de ces autocars touristiques à deux etages ralentit et se retrouve juste en face de moi…Je regarde le chauffeur, il me regarde, je toque à la porte, lui demande dans quelle direction il va, si je peux monter pour m’avancer, il accepte avec une grande gentillesse “pour votre sourire”. Il y avait juste quelques touristes russes dans le fond du véhicule, j’étais joyeuse et contemplais la ville qui défilait. Vous pouvez être touriste dans votre quotidien! Est ce que s’amuser nous empêche d’atteindre la destination du jour? si tant est que cette destination soit claire. Pourquoi ne pourrait elle pas bouger aussi? Bref.
Arrivée plus près de mon lieu de rendez-vous, j’étais totalement perdue! Il n’y avait personne alentour…sauf, un petit monsieur avec un plan de Paris à la main. Il ne savait pas où il était mais semblait ravi de me montrer le chemin. “Vous savez, faut s’entr’aider hein…” me dit-il.
J’étais très en retard. Mais qu’est ce que le retard? Si nous avons pu commencer à travailler à partir d’un état de détente et donc d’ouverture et d’inspiration, le cours des événements avait plutôt été orienté de manière benefique non? Ho certes c’est une petite histoire. Le plus important c’est que nous avons tous la clé des champs au fond de la poche.
Chaque instant est une occasion de recevoir et transmettre douceur et enchantement. C’est un choix TOUJOURS disponible. Vous arriverez bien suffisamment à temps.
Bien à vous,